Driss Chraïbi était un trésor national; il le restera mais il va beaucoup nous manquer …

Publié le par M. INTEZGA atif

Un des grands écrivains marocains de langue française. Il fut révélé par Passé simple (1954) le roman qui a fait entrer la littérature marocaine dans la modernité.
Driss Chraïbi est né en 1926 à Mazagan (aujourd’hui El-Djadida). Après des études secondaires à Casablanca, il a fait des études de chimie en France où il s’installe en 1945. Il fait tous les métiers avant de devenir ingénieur. La parution de Passé simple, en 1954, est très bien accueillie par la critique française, mais beaucoup moins par les intellectuels marocains qui l’accuse de trahir son pays par ses critiques acerbes de la société traditionnelle. Il a fallu attendre que la revue Souffle lui consacre son premier numéro, en 1967, pour qu’il soit réhabilité auprès d’une intelligentsia qui n’avait moins pour préoccupation de combattre un Occident envahissant, que de lutter contre le conservatisme étouffant d’une dictature en train de s’installer.
Driss Chraïbi fait ensuite une brillante carrière d’écrivain (une quinzaine de livres). Durant quelques années, il est aussi producteur à l’ORTF à Paris, il séjourne au Canada. Plusieurs de ses dernières œuvres sont des romans policiers. Avec le temps, l’enfant terrible de la littérature marocaine se fait moins féroce, mais plus ironique sur les travers de la société. Il écrit des romans historiques qui le rapproche du Maroc, mais garde son humour féroce pour une série de roman policier plutôt loufoque dont le personnage central est l’inspecteur Ali. Si avec l’âge Driss Chraïbi a perdu de sa rage, il a conservé sa pleine liberté de ton.
Il a reçu de nombreux prix littéraires dont celui de l'Afrique méditerranéenne pour l'ensemble de son œuvre en1973 ; le Prix de l'amitié franco-arabe, en 1981; le prix Mondello pour la traduction de Naissance à l'Aube en Italie.
Parmi ses œuvres (liste non exhaustive)
 Le Passé simple  (Gallimard, 1954) :Un jeune Marocain s’oppose violemment à son père ainsi qu’aux pesanteurs de la société marocaine et part étudier en France. Ce roman qui stigmatise le poids de l’islam et la condition faite aux femmes. Ce roman très critiqué à sa parution en 1954 par les intellectuels marocains, mais bien accueilli en France est devenu un classique de la littérature marocaine du XXe siècle.
 Les Boucs  (Gallimard,1955) : Un roman qui évoque la destinée d’un jeune émigré algérien en France, mêlant le thème de la révolte contre le père, le déracinement et une critique de la société occidentale.
 L'Ane  (1956).
 De tous les horizons  (1958).
 La Foule  (1961).
 Succession ouverte  (Gallimard, 1962).
Un Ami viendra vous voir  (1967) Une réflexion sur l’amour et sur le couple.
 La Civilisation ma mère !...  (Gallimard, 1972) : L’éveil à la conscience politique d’une femme marocaine vivant à la campagne.
 Mort au Canada  (1975) : La vie passionnée d’un couple jusqu’à sa séparation violente.
 Une enquête au pays  (1981 - Point Seuil, 1999) : La résistance de villageois berbères du Haut-Atlas face aux représentants de l’administration marocaine dans les années 1960. Deux pays et deux époques se confrontent.
 La Mère du printemps  (1982 - Point seuil, 1995) : Une évocation romancée de la conquête du Maroc par des armées arabes à la fin du VIIe siècle.
   Naissance à l'aube  (1986).
 L’homme du livre  (1995).
 
L’inspecteur Ali  (Gallimard) : Un roman policier où se confronte l’Orient et l’Occident à travers des protagonistes marocains et écossais.
 L'inspecteur Ali à Trinity College  (Denoël, 1995) : La mort suspecte d'une belle princesse marocaine, étudiante en Angleterre embarrasse Scotland Yard.
 L'inspecteur Ali et la CIA  (Denoël, 1996) : La cinquième enquête de l’inspecteur Ali le même à une satire de la société américaine.
 Lu, vu, entendu  (Denoël, 1998 - Gallimard Folio, 2001) : Une évocation du Maroc des années 1926 à 1947 à travers les yeux d’un adolescent qui découvre le monde, son Maroc natal, puis Paris où il poursuit ses études.
Le monde à côté  (Denoël, 2001 - LDP, 2003) : une autobiographie
"L'Homme qui venait du passé", publié, en septembre 2004,  chez les éditions Denoël.

Le roman de 199 pages et de format moyen est bien le prolongement de ses deux romans "Une enquête au pays" et "l'Inspecteur Ali à Trinity collège" où le fameux enquêteur mène, tant bien que mal, ses investigations grâce notamment à son réseau d'indics composé de femmes de ménage, chauffeurs de taxi et de trafiquants de drogue.

Selon l'auteur, "l'Homme qui venait du passé est une irrésistible comédie sur le monde musulman d'aujourd'hui et la pseudo-guerre qui l'oppose à l'occident".

 

 

Le grand écrivain marocain d'expression française, Driss Chraïbi, est décédé dimanche soir dans la Drôme (sud-est de la France), a appris l'agence MAP lundi auprès de sa famille.
 
La dépouille du défunt sera prochainement rapatriée dans son pays d'origine pour y être inhumée vendredi prochain.
 
Que dieu ait son âme en paix.
 
Nous somme à dieu et à lui nous retournons.
 
 

Publié dans Culture

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
une grande icône de l'écriture marocaine est décédée, mais ses oeuvres témoignent d'une grande sagesse de plûme et d'une maîtrise de la langue peu inégalée. nous somme à dieu et à lui nous retournons
Répondre
K
Que dieu ait son âme, ce fut un grand monsieur. Merci
Répondre