Interview avec M. Chkaoulou, auteur du livre «Droit du tourisme»
 Mohamed Chkaoulou est l’auteur d’un nouvel ouvrage, « le droit du tourisme », qui rassemble l’ensemble des règles qui organisent l’activité touristique. L’idée du livre est innovatrice puisque l’on parle déjà d’une nouvelle branche du droit dédiée au tourisme. D’où vous est venue l’idée de faire un livre sur le droit du tourisme ? L’idée m’est venue en enseignant à l’Institut supérieur de tourisme à Tanger. Il n’existait aucun livre rassemblant l’ensemble des lois régissant le secteur du tourisme. J’ai alors débuté un travail de recherche et de collecte colossal. J’ai effectué plusieurs déplacements à l’étranger. J’ai aussi feuilleté l’ensemble des archives nationales afin de rendre un travail complet et intéressant. Sur quels critères vous êtes vous basés pour collecter vos données ? J’ai essayé de relever l’ensemble des règles et composantes juridiques appliquées dans le domaine du tourisme. Le critère est à la fois l’objet et la finalité, en d’autres termes, toutes les lois qui ont pour objet l’activité touristiques mais aussi celles qui ont une finalité touristique. Cela m’a permis d’établir un contenu juridique d’ensemble. C’est ce qu’on peut appeler désormais le « Droit du tourisme ». Avant, c’était une partie du droit commercial ? Non, sur le plan juridique cela n’existait pas. On parlait de la réglementation touristique, ou l’ensemble des textes qui organisent les hôtels, les agences de voyages, le transport touristique …etc. Quelle est l’utilité d’un tel ouvrage ? Mon objectif est de faire du droit du tourisme une discipline universitaire à part entière. Ce livre n’est pas une fin en soi mais plutôt une contribution, qui permettra d’ouvrir les débats, à la fois entre l’administration et les professionnels, mais aussi entre les différentes branches d’activité du secteur. Cela permettra également aux différents acteurs économiques d’apporter leurs critiques sur l’organisation touristique au Maroc. Cette discipline serait une spécialité pour les étudiants en économie ou en droit ? C’est une très bonne question. En général, l’activité touristique est associée à l’économique. Au niveau des formations aussi, le tourisme est une branche dans les écoles d’économie et de gestion. En abordant le tourisme, on est obligé de se référer au juridique, cela parait complémentaire. Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées lors de votre travail de recherche ? Etant donné la nouveauté du sujet traité, les difficultés n’ont pas manqué : ficeler tous les textes parus dans le Bulletin officiel depuis le protectorat (les années quarante), rechercher dans la documentation marocaine. Heureusement, toutes les administrations que j’ai contacté ont coopéré et m’ont ainsi permis d’accéder facilement à toute la documentation. le travail de comparaison entre ce qui se fait en Europe, notamment en Belgique et en France, et ce qui se fait au Maroc était aussi difficile. Le projet a été entièrement financé par mes propres moyens. J’en profite pour signaler que le problème du financement est le principal handicap de la recherche au Maroc. Qu’est ce que vous apporte ce livre sur le plan personnel ? Ce travail m’a ouvert l’appétit et me permet d’aller de l’avant. Je travaille actuellement sur un nouveau livre qui devrait être prêt dans 6 mois concernant « les systèmes de gestion de la qualité au sein du tourisme ». |